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rechauffement climatique cop21 changement d'heure
3 décembre 2016

changement d'heure l'Escroquerie et la falsification historique des amis du Marechal Petain ADEME

 

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Heure d'ete 1942 pas d’Économie d’énergie mais en 2016 les amis du
Marechal Petain ADEME en font sur le papier

Jugez et voyez par vous meme la falsification historique du probleme





JORF du 22 décembre 1940 page 6214 




Loi du 18 décembre 1940 RELATIVE A LA REDUCTION DE LA CONSOMMATION DE L'ELECTRICITE
JORF du 18 août 1942 page 2827 




Décret du 17 août 1942 PORTANT APPLICATION DE LA LOI 5228 DU 17-12-1941 RELATIVE A L'ETABLISSEMENT D'UN PLAN D'AMENAGEMENT DE LA PRODUCTION (ARRET DE LA PRODUCTION EN CAS DE MANQUE D'ENERGIE ELECTRIQUE)

Le secteur électrique français comportait un grand nombre de sociétés à partir desquelles s'étaient dégagés quelques grands groupes comme celui dirigé par Ernest Mercier (thermique parisien). Dès 1939 un dispatching national, situé rue de Messine à Paris, avait réglé les mouvements d'électricité afin de rationaliser les usages et économiser le charbon. La volonté d'élever le niveau d'équipement et de consommation français avait d'autre part abouti en 1938 à un plan dit des 3 milliards, essentiellement axé sur de grands équipements hydroélectriques. Il avait à peine été mis à exécution lors de l'entrée en guerre.

Le poids de la conjoncture et la tutelle de l'occupant sur la vie des entreprises françaises furent de très loin plus fortes et plus déterminantes que les contraintes mises en place par les autorités de Vichy1. Cependant, le régime né de la défaite a imposé très tôt un cadre législatif tendant à modifier de façon radicale le jeu traditionnel du marché, tant pour faire face à une situation de crise aiguë que pour amorcer un processus de rupture avec l'économie libérale. Et la plupart des entreprises et des autres agents économiques durent tenir compte de cette nouvelle donne politique.« Ministre technique » motivé par la seule efficacité fonctionnelle, Bichelonne est un adepte de la centralisation. La description faite par Limore Yagil de son rôle à Vichy et face aux exigences allemandes dessine un canevas d’une fine complexité. S’inscrivant dans une logique de contrainte négociée qui permet à la partie française d’exercer un co-contrôle et d’appliquer des mesures de rationalisation industrielle, Bichelonne entretient avec les Allemands des rapports fondés sur une doctrine ambiguë de l’intérêt commun. Dans cette approche, ses décisions prennent un nouveau relief

En ce domaine, deux idées reçues, diamétralement opposées, ont longtemps dominé l'historiographie de l'Occupation. La première n'a voulu voir dans le régime de Vichy que sa façade réactionnaire, conservatrice, illustrée par le discours pétainiste du «retour à la terre», entendu comme une revanche sur la société industrielle, atomisée et individualiste. Cette antienne a fait place plus récemment à un nouveau cliché, qui voit au contraire en Vichy l'affirmation d'une technocratie triomphante et toute-puissante, dont l'action en matière économique et sociale constituerait pour ainsi dire le soubassement caché (et honteux) de la modernisation de la société française d'après-guerre. Dans les deux cas, l'erreur de perspective résulte d'une surestimation du discours et des intentions plus ou moins clairement affichées du régime au détriment de sa pratique gouvernementale effective et des conséquences réelles de son action. Or, si, à la suite des travaux de Stanley Hoffmann, Robert Paxton, Richard Kuisel, il serait absurde de nier la dimension «technocratique» de Vichy et ses volontés modernisatrices,

Sans aller jusqu’à accorder à Jean Bichelonne un quitus absolutoire, il faut convenir que la démonstration de Limore Yagil est plutôt convaincante dans son évaluation de la trajectoire du partenaire français d’Albert Speer. Durant l’Occupation, il supervise une gestion efficiente de la pénurie, adapte et essaye de moderniser le tissu industriel national et met en œuvre la planification. En outre, son héritage n’est pas à négliger. Sur le plan intellectuel, sa vision de l’organisation de l’économie et de la politique industrielle contribue à la définition du modèle étatique d’après-guerre. Sur le plan institutionnel, il laisse derrière lui deux organismes publics qui lui ont utilement survécu : le CNET et l’INSEE,et de l'Heure d'ete afin d' harmoniser les transports et les marchandises En fin de compte, il y a plus que le seul Bichelonne dans la vie de Bichelonne. La biographie de ce surdoué qui s’est compromis en croyant faire avancer l’intérêt général est, simultanément, une étude du rôle des forces dirigistes et modernisatrices dans le ventre du régime de Vichy, un tableau institutionnel de l’Occupation sur le plan économique et un jalon incontournable dans l’émergence de la technocratie française.

Dans ces conditions, quel bilan tirer de l’«exploitation» de l’industrie électrique par l’Allemagne? D’après des sources françaises, l’industrie électrique nationale atteint de 1940 à 1944 un chiffre d’affaires total de 34,7 milliards de francs, dont 10,7 milliards, soit 31 %, étaient à attribuer aux commandes allemandes. Dans les grandes entreprises, celles-ci peuvent généralement avoir un poids encore plus important. Pour la Thomson-Houston par exemple, le chiffre d’affaires (tous secteurs de fabrication confondus) s’élève, du 1er juillet 1940 au 31 août 1944, à environ 1,3 milliard de francs. La part du travail pour des donneurs d’ordre allemands représente 573 millions de francs, tandis que celle des produits fabriqués pour des donneurs d’ordre français est de 701 millions de francs (tab. 3). Entre 1940 et 1944, les Allemands se sont octroyé 45 % des capacités de production restant dans les usines du groupe Thomson-Houston après des démontages et des saisies

Les explications données par la direction de l’entreprise ne nous éclairent toutefois pas uniquement en termes de logique d’action et de marges de manœuvre côté français. Elles donnent également un aperçu des aspects économiques et sociopolitiques du régime allemand d’occupation en France. Il s’agissait d’un rapport de domination. Occupant et occupé se faisaient face, chacun avec ses intérêts, lesquels étaient aussi le reflet du déroulement de la guerre et évoluaient, avec, à partir de 1942-1943, les signes précurseurs d’une victoire allemande de plus en plus incertaine. Peut-être approche-t-on de manière un peu plus pertinente la réalité extrêmement complexe de l’Occupation en reconnaissant que les résultats économiques obtenus étaient – au moins dans une certaine mesure – influencés, induits et voulus par les deux camps.Contrairement à la politique nazie de destruction à l’égard des Juifs d’Europe et de la population slave d’Europe orientale, l’Allemagne poursuivait prioritairement à l’égard des pays d’Europe occidentale occupés une politique d’«exploitation économique». Sur la question des modalités permettant d’optimiser cette exploitation, dans l’intérêt allemand et dans le sens de la «réorganisation de l’Europe» prévue à long terme, des différences fondamentales, qui durèrent jusqu’à la fin de l’Occupation, apparurent peu après les premiers pillages entre les dirigeants politiques dans le Reich, mais aussi entre les autorités locales, la Wehrmacht, l’administration d’occupation et les représentants de l’économie. Les désaccords tournaient autour de la question suivante (formulée ainsi par les contemporains): est-il plus utile d’abattre ou de traire une vache qui exige – bien évidemment –



Le poids de l'occupant

A grands traits, on peut distinguer une France du sud hydraulique et une France du nord thermique. Dès que les hostilités s'engagèrent, les pouvoirs publics firent logiquement appel aux capacités hydroélectriques dans la mesure où la consommation de charbon était dépendante d'importations belges et britanniques. La part de hydroélectrique devint en conséquence primordiale de 1939 à 1945. Aucune année ne dépassa non plus le niveau de consommation de 1939 mais 1943 fut comparable à 1938. Si la consommation d'électricité recula de près d'un quart en 1944 - la plus mauvaise année - elle varia peu en 1941-1942 par rapport à 1938. Dans la mesure où le nombre de kilowattheures ne cessait de connaître une croissance régulière depuis le début des années vingt, il est manifeste que les années de guerre illustrent malgré tout une rupture complète.

L'importance des prélèvements opérés par l'occupant fut estimée peu après la guerre. Le calcul n'était pas aisé dans la mesure où il faisait surtout intervenir les prélèvements indirects («fourniture d'énergie pour l'exécution des commandes allemandes passées à l'industrie française et la consommation des services français dans la mesure où ils ont été utilisés par les Allemands»)3. L'estimation s'appuya sur une évaluation de la consommation d'énergie de 1 2 groupes industriels et sur la part de travail fourni à l'Allemagne. Très grossièrement, de 1941 à 1943, un quart des ressources électriques françaises auraient été détournées à l'avantage des Allemands. A cela, les calculs officiels d'après-guerre ajoutaient comme conséquences de l'occupation dans le secteur électrique : les enlèvements d'outillage, l'imposition de prix trop faibles (estimé à 15%), le ralentissement de l'équipement (estimé à 21 mois et demi en moyenne), les restrictions, l'insuffisance d'entretien ainsi que les destructions pour faits de guerre.

Le souci constant des occupants fut de favoriser les industries travaillant pour l'armement. Il est donc logique que les services allemands qui mentionnent le plus souvent l'électricité - d'après les archives de Fribourg - soient la Direction de l'économie de guerre et celle de l'armement. Les entreprises françaises qui bénéficiaient d'une priorité dans l'alimentation en énergie électrique étaient les industries d'armement (Ru-Betriebe) et les industries d'approvisionnement (V-Betriebe). La seconde préoccupation de l'occupant consistait à pousser la production charbonnière et à ne pas gaspiller les ressources en précieux combustible. Dès 1940 les Allemands demandaient que soient utilisées les machines les plus performantes afin d'économiser le charbon. Quand ils accrurent leurs efforts militaires et donc leurs besoins en énergie, ils pensèrent sans hésiter à tirer le maximum des ressources françaises, quelle que soit la zone, et au détriment des usages civils si nécessaire. «Il faut donc essayer de détourner vers la zone occupée une partie de l'énergie fournie par les installations de production d'énergie de la zone non occupée»4 pouvait-on lire en février 1941 dans un rapport allemand du groupe «approvisionnement en énergie». Un mois plus tard, quand le Gouvernement français pensa réduire la production de gaz et d'électricité par manque de charbon, les Allemands ne voulurent pas que les usines d'armement en souffrissent (rapport du 27 mars 1941). D'autres solutions furent envisagées comme de remplacer la nouille grasse par de la houille maigre dans les industries contrôlées par la Direction de l'armement et faire passer une partie du personnel du travail de jour au travail de nuit où les disponibilités en électricité étaient réelles (moins de coupures). La surveillance des usines par les troupes d'occupation fut aussi plus étroite à partir du printemps 1941. La gestion directe par l'occupant des usines électriques stratégiques ressort de la même logique.

Mais la question de l'énergie devint de plus en plus cruciale au fil de la guerre avec les pénuries de pétrole, le recul du charbon et un fléchissement de la production électrique  en 1942 par la secheresse hydrolique . Une augmentation de 25% de l'électricité sera meme appliquee 

La question électrique est de plus en plus mentionnée par les Allemands à mesure que la guerre avance (en particulier avec la recrudescence des sabotages et l'impact des bombardements). La priorité dans l'usage du charbon fut donnée aux chemins de fer, aux centrales électriques et aux industries d'alimentation. Les autres branches, y compris les industries d'armement, ne purent recevoir en 1942 que 50% de la quantité demandée du fait que la sécheresse dans le Massif Central amenuisait les ressources hydrauliques. Les mesures de restriction devenaient inévitables et les chiffres de consommation de décembre 1940 constituèrent le plus souvent la limite à ne pas dépasser.



Une politique limitée par les circonstances

Côté français, au moment du déclenchement de la guerre, outre le dispatching électrique national qui était une innovation fondamentale, les organismes chargés d'alimenter en charbon les centrales thermiques virent leurs fonctions élargies. Ce fut tout particulièrement le cas pour l'Office des Charbons des Secteurs Electriques (OCSE), devenu Groupement électricité (collectivité 4a), qui prit en charge le ravitaillement de toutes les centrales électriques du territoire français. Puis, en novembre

1940, le Comité d'Organisation de l'énergie électrique eut dans ses attributions «les entreprises affectées à la production, le transport et la distribution de l'énergie électrique aux tensions et aux fréquences industrielles, quels que soient la source de cette énergie et l'usage auquel elle est destinée». Le Comité lui-même était secondé par un Bureau Central de l'Exploitation et de Coordination (service travaux, services centraux, commission consultative) et d'une commission consultative des travaux (production- transport, distribution). Le 19 août 1941 un «comptoir de gérance de l'énergie électrique» fut créé sous la double tutelle de la Direction de l'électricité et du Comité d'Organisation de l'énergie électrique. Ce Comptoir gérait l'énergie libérée ou ne ressortissant pas d'un contrat. Il fixait les prix d'achat et de vente et ne devait faire ni bénéfices ni pertes. La situation n'en devenait pas simple pour autant. Le Comité d'Organisation imposa (par le biais du BCEC) des achats d'énergie hydraulique à plusieurs reprises. Il pouvait être conduit dans ces conditions, comme ce fut le cas en mai 1944, à rembourser les producteurs de la région parisienne des pertes subies du fait d'achats d'énergie imposée. Cette organisation où le court terme semble l'avoir emporté sur une quelconque rationalisation5 ne touchait ni au nombre ni à la nature des sociétés.

Les organismes cités (et quelques autres) eurent à concilier les exigences de l'occupant et une aggravation des conditions naturelles qui influa directement sur le potentiel hydroélectrique. Les hivers furent durs et longs tandis que les étés étaient souvent caniculaires. La sécheresse fut telle qu'elle obligea à plusieurs reprises le nord thermique à envoyer du courant sur le réseau d'interconnexion en direction du sud (fin

1941, en septembre-octobre 1942 et plusieurs fois en 1943-44). Si à l'origine (août 1940) la situation s'avéra paradoxalement bonne car les stocks de charbon étaient importants vu la faible consommation industrielle et l'abondance relative de l'hydroélectricité, par la suite les conditions naturelles se dégradèrent. Le gel qui sévit en janvier 1941 entraîna un déficit charbonnier dans la région parisienne de 67% et en province de 30-40%. A la fin de 1941 l'absence d'hydroélectricité provoqua la chute des stocks. La production hydraulique fut en baisse de 15% en 1942 par rapport à 194 1 et la production thermique dut venir à la rescousse (hausse de 19%). La production charbonnière elle-même ne retrouva pas son niveau d'avant-guerre (pour une base 100 en 1938, la production arrivait à l'indice 86 en 1940, 92 en 1941 et 1942, 89 en 1943 et 56 en 1944)6. En 1944 enfin, les effets conjugués du froid, des sabotages et des bombardements eurent des conséquences catastrophiques sur la production d'électricité.

Dans de telles conditions, la destination du charbon devenait particulièrement délicate : fallait-il le destiner à la production thermique pour pallier les insuffisances de l'hydraulique ou le réserver à la sidérurgie et à la chimie ? L'Office Charbonnier des Secteurs Electriques résumait avec justesse ce dilemme constant : «étant donné les disponibilités actuelles, il est impossible de satisfaire à la fois les besoins actuels des secteurs et ceux de l'industrie. Il y a un arbitrage à faire, qui ne peut-être fait que par une décision gouvernementale, décision compliquée par les priorités dont jouissent certaines industries privilégiées»7. Entre les besoins de l'industrie et ceux de la production d'électricité, la question de la destination du charbon fut sans cesse posée. Quelquefois les besoins de la métallurgie l'emportèrent (début 1940 d'où une réduction sur les contingents pour l'électricité), quelquefois, devant les défaillances hydrauliques, l'Office de Répartition augmenta dans de très fortes proportions le contingent alloué aux secteurs électriques (fin 1941 -début 1942) au détriment des autres Groupements, notamment celui de l'Industrie. Cela n'excluait pas le nécessaire recours aux restrictions mais, finalement, lorsqu'on examine la répartition du charbon entre 1938, 1942 et 1943, on constate que les grands bénéficiaires furent les chemins de fer et la production d'énergie au détriment des usages domestiques et de l'industrie8. En fait, la consommation des centrales électriques dépassa en 1942 et 1943 le niveau de 19389. Le choix dans la destination des ressources charbonnières finit donc par privilégier la production électrique, goulot d'étranglement dont dépendait toute une série d'activités. En conséquence l'industrie ne reçut en moyenne que 61,3% en 1941 et 57,2% en 1942 de ses attributions de 1938. Mais «en fait la réduction porte sur l'industrie de la zone occupée qui n'a reçu que 52,8% en 1941 et 48,6% en 1942 de ses attributions de 1938. L'industrie des départements du Nord et du Pas- de-Calais se trouvant hors du contrôle de l'ORC et celle de la zone sud ayant été satisfaite à 86,9% en 1941 et 83,9% en 1942 de ses besoins de 1938» précisait un rapport10 de l'OCSE de 1943. Cet affaiblissement de l'approvisionnement industriel devenait finalement un handicap pour l'occupant lui-même : «Mais alors que les besoins des chemins de fer étaient réguliers et prévisibles, ceux du gaz et de l'électricité étaient inconstants et de forte amplitude. Qui supportait les écarts ?... Restait l'industrie. Alors que la courbe «foyers domestiques» a un tracé déclinant linéaire, la sienne est des plus sinueuses. Or ses fluctuations reproduisent en négatif celles du secteur électrique dans une symétrie parfaite. C'est donc ici que le système achoppait. Tout renforcement de l'un entraînait l'affaiblissement de l'autre. Les Allemands butèrent sur l'obstacle»1 1 .Des conditions d'exploitation difficiles

Les conditions d'exploitation des usines électriques furent difficiles tout au long de la guerre et eurent tendance à s'aggraver au fil des années. Les usines thermiques n'avaient droit qu'à un charbon de médiocre qualité à forte teneur en cendres (en général 15% pouvant aller jusqu'à 25 ou 30%). D'une part ces charbons limitaient la production à cause des difficultés à évacuer les mâchefers. D'autre part la poussière de charbon, très abrasive, provoquait une usure anormale du matériel (en particulier pour les chaudières et les séchoirs). De ce fait, on estimait dans la région parisienne que les chaudières n'étaient utilisées qu'à la moitié de leur puissance. Le manque de matières premières (ou leur rareté, quand ce n'était pas leur médiocre qualité) a touché le secteur électrique comme bien d'autres. A l'extrême fin de la guerre, les travaux de toutes sortes étaient plus que compromis : «les attributions de matières premières (fer, cuivre, aluminium, ciment) ont été réduites dans un rapport de 10 à 1 ou de 20 à 1. L'arrêt complet des travaux doit donc être envisagé à très bref délai12» déclarait sèchement le Directeur d'une société de distribution à la fin de l'année 1943.

Quant aux questions de main-d'œuvre, les sources consultées sont rarement explicites. En général la pénurie d'effectifs était plus ou moins compensée par l'embauche de personnel temporaire mais l'absence de spécialistes venus du secteur électrique restait dramatique (le thermique a des besoins en main-d'œuvre beaucoup plus importants que l'hydraulique). Dans le thermique parisien le gonflement des effectifs peut être suivi à travers l'exemple de la Sogelec (usines de production - plutôt anciennes - au nord et au sud de la capitale). En juin 1939 l'effectif de la société se montait à 476 statutaires. L'embauche d'agents temporaires commença dès mars 1940. En novembre 1940 l'effectif était tombé à 442 statutaires (la différence venait des mises à la retraite et de 12 agents relevés de leurs fonctions) mais il y avait 35 prisonniers et 5 membres du personnel dont on était sans nouvelles. L'effectif réel était donc en baisse de 15% par rapport à juin 1939. La proportion correspond au recensement partiel en zone occupée de septembre 1940 que cite Alan S. Milward13. Pour un échantillon de 542 firmes qui fournissent du gaz et de l'électricité, le total de l'emploi du premier semestre 1939 était de 35 275, celui d'août 1940 de 30 229 soit un recul de 14%. Les effectifs de la Sogelec atteignirent leur niveau le plus bas en novembre 1941 avec 366 statutaires. Puis ils augmentèrent à cause d'un nombre sans cesse plus important d'embauchés provisoires : 98 agents temporaires en décembre 1941, 177 en juillet 1942. Les mélanges de charbon, la marche poussée des usines et l'absence de spécialistes demandaient un surcroît de main-d'œuvre, mais peu qualifiée en général. En mai 1944 les effectifs se montaient à 695 agents mais baissaient sensiblement dans la seconde moitié de 1944 (589 en octobre). A l'inverse durant toute l'année 1945 les effectifs de la Sogelec ont gonflé pour atteindre au 1er décembre 1945 le chiffre record de 1 045 agents dont 435 temporaires (et une vingtaine de prisonniers allemands). L'une des dernières mentions sur le personnel fait allusion au manque d'encadrement à la fin de la guerre (départs et mesures de révocation).

A ces difficultés croissantes, les faits de guerre (bombardements, sabotages, destructions dues au passage des troupes combattantes) ajoutèrent d'autres épreuves. Les destructions de voies de chemin de fer et de gares de triage provoquèrent bien entendu une asphyxie croissante en combustible : «la situation depuis le commencement du mois est une situation de détresse. Ce n'est pas que le charbon manque, mais on ne peut l'expédier des mines du Nord et le débit en provenance des Mines du centre et du midi est insuffisant. D'autre part les apports d'énergie hydraulique - bien que lliydraulicité soit encore favorable - sont très réduits en raison des coupures de lignes d'interconnexion» écrivait le Comité de Contrôle de l'Office Charbonnier des Secteurs Electriques le 12 mai 1944. Pendant l'été 1944 la situation fut dramatique. Les sabotages sur les lignes de transport avaient provoqué une totale coupure entre la région parisienne et les ressources hydroélectrique des Alpes et du Massif Central. Fin juillet, les fournitures de Kembs cessaient. La centrale de Gennevilliers était arrêtée faute de charbon et celles de Saint-Denis et d'Ivry n'avaient guère que deux à trois jours de stock.

Quelle que soit la nature de la société, quels que soient les efforts fournis, les entreprises électriques échappèrent difficilement, surtout dans le thermique, à des comptes désastreux. Le Nord-Est Parisien écrivait pour son exercice 1944 que «depuis 1919, c'est-à-dire pratiquement depuis l'origine de la société, le compte de profits et pertes présente pour la première fois un solde débiteur». En conséquence les travaux nécessaires furent remis à plus tard, à la fois à cause de l'insuffisance des produits financiers et aussi de la pénurie en matières premières ou matériels nécessaires. L'effort pour le thermique supposait de toute façon d'importantes importations. Cet élément allait marquer les décisions de l'immédiat après-guerre en faveur de ressources nationales.

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